La pénurie de main-d’œuvre en linguistes (traducteurs, terminologues, etc.) au Canada paraît surprenante depuis le continent européen. En effet, la politique bilingue de ce pays laisse imaginer que sa population est naturellement favorisée pour développer des compétences linguistiques bien supérieures aux autres pays. D’après un article du site de Radio Canada “Au Canada, il manquerait 4000 traducteurs pour suffire à la demande grandissante”.
Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette situation. D’une part, des départs en retraite importants de professionnels, un nombre insuffisant d’étudiants dans les filières de traduction et d’autre part, une demande de plus en plus élevée en raison de la croissance de l’industrie linguistique.
De nombreux articles abordent le sujet et tentent de fournir d’autres explications. Par exemple, cet article de la gazette de l’université d’Ottawa évoque le manque d’ouverture du marché canadien.
Pourtant, les attraits sont nombreux comme cet article le mentionne, “Ce sont des emplois nombreux, bien rémunérés”. Des arguments plutôt convaincants dans le contexte économique actuel et la situation de la profession dans un pays comme la France.
La profession de traducteur technique est toujours et encore méconnue. De plus, elle ne bénéficie pas de l’attrait des métiers plus exposés dans le secteur des multimédias (Webmaster, infographiste, etc.) même si elle possède de nombreux points communs.
Il faut également évoquer le décalage des formations avec la réalité de la profession puisqu’il semble que la maîtrise des outils de technologie linguistique ne soit pas suffisamment appuyée.
Une stratégie est donc élaborée au niveau national pour faire face à cette situation. Un document disponible ici fait état des solutions mises en œuvre et en cours de développement. L’AILA, l’association de l’industrie de la langue, a d’ailleurs pour objectif de “Faire du Canada un leader mondial de l’industrie de la langue”. Une analyse en profondeur des professionnels du secteur de la traduction (formation, fonction, rémunération, etc.) et d’autres rapports sont disponibles sur cette page.
Selon un article disponible ici, Gattineau, ville de la province de Québec, a pour ambition de devenir la Silicon Valley de l’industrie linguistique. Il s’agit donc de l’application concrète des objectifs de l’AILIA, de réunir les forces vives et les investissements financiers dans ce domaine. Espérons que cette entreprise réussisse, permette de faire connaître un peu plus le métier de traducteur technique et participe à son évolution.
Si vous êtes traducteur technique dans la province de Québec et que vous recherchez des formations spécialisées, je vous conseille par ailleurs cette excellente initiative, Magistrad, une école de perfectionnement en traduction qui mériterait de faire des émules de l’autre côté de l’Atlantique.
Si vous êtes convaincus et désirez plus de détails sur les exigences de la profession et les conditions d’immigration, vous pouvez consulter le bureau d’orientation relatif aux titres de compétences étrangers. Je vous conseille également cet excellent article sur l’expérience d’une traductrice expatriée.
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