Un petit billet pour vous annoncer que la conférence consacrée au master européen de traduction aura lieu à Bruxelles le 14 mars 2008. En pleine année internationale du multilinguisme, la direction générale de la traduction de la Commission européenne organise cette conférence pour fédérer les acteurs européens de la formation en traduction et définir le tronc commun d’un master européen. Toutes les informations sur cet événement sont disponibles sur cette page où vous trouverez le programme détaillé de la journée. La Commission européenne renouvelle ainsi son soutien au multilinguisme et au métier de traducteur. Elle a d’ailleurs organisé un concours de traduction réunissant plusieurs milliers de traducteurs en herbe à travers le programme Juvenes Translatores. Le site Web présente les lauréats du concours et offre une description synthétique et très bien rédigée sur la traduction. Cette initiative est donc particulièrement significative car elle permet de mettre en valeur le rôle de l’Europe dans la promotion de l’apprentissage et de la pratique professionnelle des langues. J’aime beaucoup, à ce titre, la citation d’Umberto Eco sur leur site : la langue de l’Europe, c’est la traduction.
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Moteurs de recherche de bitextes/mémoires de traduction
Il existe sur le Web plusieurs sites intégrant un moteur de recherche de mémoires de traduction disponible gratuitement. Je vais vous présenter deux projets découverts récemment Translation Search Machine et MyMemory. Leur point commun : un puissant moteur de recherche de corpus de textes parallèles multilingues et de mémoires de traduction.
Translation Search Machine (ou TSM), outil en ligne de Tele.Translator.Network, propose de sélectionner simplement la langue source et la langue cible et de lancer la recherche comme dans un moteur de recherche classique. Vous accédez alors à une page de résultats avec les segments sources et les segments cibles. Vous pouvez choisir d’accéder à l’affichage en parallèle du texte source et du texte cible. Les utilisateurs enregistrés de TTN peuvent sélectionner leur domaine de recherche.
L’ambition de ce projet est énorme puisqu’il recense déjà au moins 20 millions d’unités de traduction et prévoit pour 2008 de recenser environ 60 % des pages traduites sur le Web. Il faut noter que de nombreux résultats en français proviennent de sites canadiens. Le résultat est cependant un peu décevant même s’il permet de trouver quelques traductions intéressantes. En effet, il n’est pas possible de recherche des termes composés, une limite majeure pour un projet de ce type. Même s’il est indiqué dans l’aide que cette recherche est possible, elle ne fonctionne pas (ou mal). De plus, certains textes sont référencés mais ne sont pas traduits.
MyMemory est également un moteur de recherche de mémoires de traduction qui semble plus complet. Il fonctionne de la même manière à la différence que vous ne pouvez sélectionner que la langue cible. Les résultats se présentent en affichage parallèle, les segments sources à gauche et les segments cibles à droite.
Le projet est également ambitieux puisqu’il prétend recenser 100 millions d’unités de traduction en 2008. Leur moteur de recherche exploite le contenu multilingue disponible sur le Web. De plus, il est possible de créer une mémoire de traduction à partir d’un fichier, de l’exporter ou de l’importer sur leur moteur. Il dispose donc d’une caractéristique intéressante puisqu’il s’agit d’une plateforme collaborative. Il est possible d’évaluer la qualité d’un segment si vous êtes enregistré.
Ce moteur permet de rechercher des termes composés mais il faut savoir que l’affichage des caractères spéciaux est très mal pris en charge.
Si vous voulez consulter un exemple de résultats pour une recherche, cliquez ici.
Ces sites Web sont très intéressants puisqu’ils permettent de rechercher de la terminologie plus facilement et plus rapidement qu’avec les moteurs de recherche traditionnels. Ils méritent encore quelques améliorations mais ils sont à mon avis très prometteurs et sont un excellent complément aux dictionnaires multilingues puisqu’ils fournissent également le contexte lors de votre recherche.
N.B. : je viens de trouver un nouveau site Internet de la même catégorie que les sites cités dans cet article. Si vous êtes intéressés, il s’appelle Linear B.
Le nouvel eldorado des traducteurs ?
La pénurie de main-d’œuvre en linguistes (traducteurs, terminologues, etc.) au Canada paraît surprenante depuis le continent européen. En effet, la politique bilingue de ce pays laisse imaginer que sa population est naturellement favorisée pour développer des compétences linguistiques bien supérieures aux autres pays. D’après un article du site de Radio Canada “Au Canada, il manquerait 4000 traducteurs pour suffire à la demande grandissante”.
Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette situation. D’une part, des départs en retraite importants de professionnels, un nombre insuffisant d’étudiants dans les filières de traduction et d’autre part, une demande de plus en plus élevée en raison de la croissance de l’industrie linguistique.
De nombreux articles abordent le sujet et tentent de fournir d’autres explications. Par exemple, cet article de la gazette de l’université d’Ottawa évoque le manque d’ouverture du marché canadien.
Pourtant, les attraits sont nombreux comme cet article le mentionne, “Ce sont des emplois nombreux, bien rémunérés”. Des arguments plutôt convaincants dans le contexte économique actuel et la situation de la profession dans un pays comme la France.
La profession de traducteur technique est toujours et encore méconnue. De plus, elle ne bénéficie pas de l’attrait des métiers plus exposés dans le secteur des multimédias (Webmaster, infographiste, etc.) même si elle possède de nombreux points communs.
Il faut également évoquer le décalage des formations avec la réalité de la profession puisqu’il semble que la maîtrise des outils de technologie linguistique ne soit pas suffisamment appuyée.
Une stratégie est donc élaborée au niveau national pour faire face à cette situation. Un document disponible ici fait état des solutions mises en œuvre et en cours de développement. L’AILA, l’association de l’industrie de la langue, a d’ailleurs pour objectif de “Faire du Canada un leader mondial de l’industrie de la langue”. Une analyse en profondeur des professionnels du secteur de la traduction (formation, fonction, rémunération, etc.) et d’autres rapports sont disponibles sur cette page.
Selon un article disponible ici, Gattineau, ville de la province de Québec, a pour ambition de devenir la Silicon Valley de l’industrie linguistique. Il s’agit donc de l’application concrète des objectifs de l’AILIA, de réunir les forces vives et les investissements financiers dans ce domaine. Espérons que cette entreprise réussisse, permette de faire connaître un peu plus le métier de traducteur technique et participe à son évolution.
Si vous êtes traducteur technique dans la province de Québec et que vous recherchez des formations spécialisées, je vous conseille par ailleurs cette excellente initiative, Magistrad, une école de perfectionnement en traduction qui mériterait de faire des émules de l’autre côté de l’Atlantique.
Si vous êtes convaincus et désirez plus de détails sur les exigences de la profession et les conditions d’immigration, vous pouvez consulter le bureau d’orientation relatif aux titres de compétences étrangers. Je vous conseille également cet excellent article sur l’expérience d’une traductrice expatriée.
Du bon usage du français
Les traducteurs francophones sont souvent confrontés à des questions linguistiques diverses et nombreuses en raison de la complexité de nos sacro-saintes règles de grammaire, d’orthographe, de syntaxe et de typographie. Il faut donc s’armer d’outils performants pour faire face aux multiples pièges de la langue française.
Tout d’abord, il faut posséder un correcteur orthographique digne de ce nom. Le correcteur intégré dans Word est à ce sujet une solution peu fiable que je vous conseille d’utiliser avec beaucoup de précaution. Les deux logiciels de correction orthographique les plus répandus sont des logiciels payants, Prolexis et Antidote. J’ai eu l’occasion de tester Antidote et cet outil est une merveille pour analyser en profondeur votre texte. Doté de nombreux réglages, il vous suggère des modifications et vous permet de les appliquer automatiquement. De plus, ce logiciel intègre un dictionnaire traditionnel, un dictionnaire des synonymes (et antonymes), un conjugueur et une grammaire. Intégré dans la barre d’outils de Word, vous pouvez facilement y accéder et trouver des réponses à vos dilemmes linguistiques. Prolexis est également recommandé pour sa légèreté (à l’inverse d’Antidote) et son prix plus attractif.
Si vous ne trouvez pas de réponse à vos questions d’ordre linguistiques, je vous recommande Orthonet, un site très intéressant qui vous permet d’effectuer des recherches, de soumettre un texte à corriger ou de poser une question grammaticale existentielle. Dans le même registre, la banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française vous permet d’effectuer des recherches dans leur index si vous avez une question d’ordre grammatical, orthographique, etc. Quelques questions courantes sont également référencées ici sur le site de l’Académie française.
En matière de typographie, je vous conseille cet excellent document au format pdf publié par Jacques André, les leçons de typographie. Si vous souhaitez un résumé des règles typographiques, je vous conseille de consulter cet article. Vous y retrouverez les règles de base en matière d’abréviation, de ponctuation (en particulier, les espaces insécables) et diverses règles de typographie applicables aux documents électroniques.
En ligne, vous trouverez un excellent site sur la conjugaison, le Conjugueur et un correcteur grammatical et orthographique qui n’est pas parfait mais qui peut vous dépanner, le Bon patron.
Si vous souhaitez suivre l’actualité de langue française, débattre sur un forum des difficultés de la langue, le site languefrançaise.net est particulièrement intéressant. Je vous conseille d’ailleurs un article à propos du prix de la carpette anglaise qui ne manque pas d’humour.
Pour être complet, je viens de découvrir Webelixir, une nouvelle offre de Druide, société éditrice d’Antidote (non, je ne possède pas d’actions chez eux…), vous permettant d’effectuer un contrôle de la qualité linguistique de votre site Internet. Un rapport vous est ensuite transmis par courrier. Je viens d’ailleurs de m’inscrire sur leur site car ils proposent une offre gratuite pour effectuer une analyse mensuelle.
Si vous connaissez d’autres ressources utiles à ce sujet, n’hésitez pas à me les communiquer.
Annuaires de traducteurs professionnels
Si vous recherchez un traducteur (ou un interprète) qualifié, je ne peux que vous conseiller de consulter l’annuaire du site Web de la Société Française des Traducteurs. Vous serez ainsi assuré de confier votre traduction à un professionnel légalement établi. La fonction de recherche avancée vous permet de définir des critères précis : type de prestataire, diplôme, expérience, langue source, langue cible, domaine d’activité, etc. Vous pouvez également trouver sur ce site un classement par domaines (Arts et littérature, Economie et gestion, Juridique et politique, Sciences pures et appliquées, Communication, Industries et techniques, Sciences humaines et sociales, Tourisme et loisirs) et par sous domaines (Aéronautique, finances, jeux vidéos).
Si vous achetez une prestation de traduction pour la première fois, la SFT a conçu un guide pour vous aider à faire les bons choix à propos des tarifs, des prestataires, de la préparation du document source et du kit de traduction à l’intention du traducteur (références des produits, textes déjà traduits, glossaires, mémoires de traduction, etc.). Il ne faut pas hésiter à consulter ce recueil de conseils très utiles car de nombreuses idées reçues sont répandues à propos de la traduction. Il se trouve dans la colonne de gauche de la page de l’annuaire des traducteurs. Vous pouvez acquérir l’ouvrage de Daniel Gouadec, Faire traduire, si vous vous posez des questions plus spécifiques. Certains passages de son ouvrage sont consultables sur son site Web.
Bonne recherche et n’oubliez pas un traducteur professionnel traduit toujours vers sa langue maternelle !
Prix international de la localisation
J’ai découvert un site qui vise à récompenser le site internet le mieux localisé, c’est-à-dire le mieux adapté aux particularités linguistiques et culturelles. Le Best Global Website Award est décerné par des professionnels du marketing, de la conception Web, de la localisation et de l’internationalisation. Les sites récompensés ne sont pas forcément des sites de grandes entreprises internationales et ont été choisis pour leur qualité de leur interface. Le nombre de langues proposées sur certains sites est parfois très impressionnant. Le lauréat de l’année 2007 n’est pas encore connu mais après avoir visité les vainqueurs des années précédentes, il est fort probable que le choix sera encore excellent. J’ai bien évidemment une pensée pour les traducteurs qui sont à l’origine de ce contenu multilingue de qualité ! Pour accéder au site, cliquez ici.
Le Localisation Research Centre décerne également des prix de la localisation dans le domaine de la recherche. Les thèses des lauréats sont disponibles alors si vous avez un peu de temps…
Mémoire de traduction disponible dans 231 paires de langue
La Direction générale de la traduction de la Commission Européenne (DGT) met à disposition des mémoires de traduction gratuitement dans les 22 langues officielles de la Communauté européenne. Les mémoires de traduction sont disponibles au format TMX (Translations Memory eXchange), vous pourrez donc les importer dans votre outil de TAO préféré sans problème de compatibilité. Les traducteurs peuvent donc profiter de cet “Acquis communautaire” et enrichir leur ressources en mémoires de traduction dans le domaine juridique.
Cette excellente initiative a pour objectif de promouvoir le plurilinguisme et de permettre de réutiliser les informations de la Comission.
Vous trouverez tous les détails pour télécharger cette mémoire de traduction sur cette page.
Si vous voulez plus d’informations sur le multilinguisme, je vous conseille de visiter le site de l’observatoire européen.
Vive l’Europe et le multilinguisme !
Palmarès des portails de ressources linguistiques latines
Le site multilingue sur la terminologie, Terminometro, a publié un palmarès des “meilleurs sites ou portails des pays latins qui rassemblent des ressources relatives aux technologies de la langue, à la terminologie, à la traduction spécialisée et à la création de dictionnaires et d’outils linguistiques”. Le vainqueur de ce palmarès est l’Office québecois de la langue française pour la qualité de son contenu et les mises à jour régulières. J’ai pu ainsi découvrir Inventerm, un portail d’inventaires des terminologies disponibles sur Internet. Il est particulièrement bien conçu d’un point de vue esthétique et ergonomique et permet d’élargir ses recherches grâce aux nombreuses ressources de qualité indexées. Il est intéressant de noter la présence dans ce palmarès de nombreux sites autour de la langue espagnole et l’absence de sites développés par un organisme français. Le site du Conseil International de la langue française (CILF) aurait peut être pu figurer dans ce palmarès, peut-être cela va-t-il l’inciter à revoir la présentation et une partie du contenu de son portail.
Formation professionnelle en traduction
La Société Française des Traducteurs, propose quelques formations professionnelles accessibles aux adhérents et aux non adhérents. Vous trouverez la liste des prochaines formations ici. Les prochaines formations sont principalement destinées aux interprètes (Interprétation de liaison) et aux traducteurs indépendants (Initiation aux outils de TAO, Comment réussir son installation) . Je les trouve personnellement assez limitées mais la liste des objectifs de formation (disponible ici) permet d’espérer qu’elles vont être de plus en plus variées. Il est intéressant de noter que la SFT est un organisme de formation reconnu et qu’il est possible de bénéficier d’une prise en charge par le FIF – PL (Fond Interprofessionnel de Formation des Professions Libérales), à condition bien évidemment d’être traducteur indépendant.
A titre de comparaison, la liste des formations de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec est bien plus longue et les formations proposées sont plus variées :
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- Gestion de projet
- Localisation
- Traduction en électrotechnique
- Autorévision
- Notions et termes fondamentaux de la biologie cellulaire et moléculaire
- Notions et termes fondamentaux de la génétique
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Ces deux dernières formations sont utiles si vous souhaitez mieux connaitre les concepts et la terminologie spécifique d’un domaine et sont un excellent complément pour les traducteurs qui ont un diplôme de traduction technique et qui souhaitent se spécialiser. Un programme d’échange entre formateurs spécialisés au Canada et formateurs spécialisés en France pourrait être une solution pour proposer un nombre de formations plus élevé et plus diversifié. Sinon, il vous reste bien sûr l’option de vous déplacer au Québec….
Sondage sur les logiciels de TAO
Le FOLT (Forum Open Language Tools), groupe de travail sur le développement de logiciels libres de TAO et la simplification des échanges de données, propose un sondage sur les outils de TAO. Vous pouvez y participer si vous souhaitez soutenir cette initiative qui me semble particulièrement utile. En effet, les professionnels de la documentation et de la traduction doivent faire face à des formats de document très variés et traiter ces documents à l’aide de nombreux et différents outils qui ne sont pas toujours parfaitement fonctionnels. Un logiciel libre de qualité conçu par et pour des linguistes (à l’image des logiciels comme Firefox, The Gimp, etc.) pourrait permettre de répondre aux difficultés quotidiennes auxquelles doivent faire face les professionnels du secteur et simplifier le processus de traduction. Si vous avez de l’expérience sur les logiciels libres de TAO (OmegaT par exemple) et les formats de type Xliff, n’hésitez pas à réagir !
Pour mieux comprendre pourquoi cette initiative est née, vous pouvez consulter les documents disponibles sur le site du FOLT.
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